ANTANANARIVO, 18 juillet (Xinhua) -- L'hiver bat son plein à Madagascar avec ses 5 à 10°C le matin à Antananarivo, la capitale malgache et dans les hautes terres de la Grande Ile. Cette saison marque aussi le commencement de la plupart des festivités traditionnelles malgaches. L'hiver ou « ririnina » en malgache, qui dérive son nom du mot « riry » qui veut dire « l'état des arbres qui ont perdu leurs feuilles », commence en mai et se termine en septembre de chaque année dans la grande île. Le président du Tranokoltoraly (maison culturelle) à Antananarivo, la capitale malgache, et défenseur de la culture malgache, Henri Randrianjatovo, a expliqué que les malgaches d' antan n'avaient pas de calendrier pour les différentes actions de la vie quotidienne mais ils se référaient à la saison et au temps pour la décision de l'organisation de grands événements. De la sorte, le jour et l'heure sont établis par un devin astrologue appelé « mpanandro » qui choisit le meilleur moment en consultant les ancêtres. Ainsi, le « santa-bary », qui signifie prémices de récolte de riz, constitue une fête traditionnelle malgache célébrée en plein hiver, vers le mois de mai qui tombe à la première moisson de riz l'année. Dans la culture malgache, c'est au moment des « santa- bary » qu'on remercie les ancêtres pour les récoltes et on leur offre les premiers épis afin que les suivantes soient abondantes. Un grand repas à base des premières récoltes de riz est organisé et la présence des parents, enfants et petits enfants est de rigueur. Traditionnellement, ce repas est constitué de sept plats différents et spécialement consommés pour les fêtes mais actuellement, les paysans et les agriculteurs n'ont plus le moyen de le faire. Pendant la saison d'hiver également, on pratique la circoncision qui est une coutume pratiquée chez les garçons malgaches qui consiste à couper le prépuce du garçonn et à l'aide d'un couteau ou une paire de ciseaux. Cette pratique signifie pour les Malgaches, le passage et l'accession du garçon à la vie des grands hommes. Chaque région et ethnie de la Grande Ile pratique la circoncision mais seules les appellations de la cérémonie et des rituels les différencient. Dans le sud-ouest du pays, elle est appelée « Sambatra » traduit comme « félicité » mais qui est pratiquée d'une façon collective tous les sept ans par l'éthnie Antambahoaka. Dans les Hautes Terres centrales malgaches, on l'appelle tout simplement, « hasoavana » ou « heureux évènement » et qui reste est un événement familial et qui peut se faire chaque année quant l'enfant atteint les 2 ou 3 ans. Traditionnellement, la cérémonie de la circoncision se fête dès la veille de l'opération effectuée par un chirurgien traditionnel dénommé « rain-jaza », suivie de chants, de danses et de repas à l'honneur du garçonnet.Actuellement, la circoncision est effectuée dans les hôpitaux et avec l'arrivée des techniques américaines, la cérémonie traditionnelle ne se fait que dans quelques régions de la Grande Ile et dans certaines familles conservatrices. En outre, l'exhumation ou le retournement des morts se fait généralement pendant l'hiver à Madagascar. Dans la tradition malgache, c'est lors de l'exhumation que les défunts accèdent au statut d'ancêtres pour qu'ils puissent apporter leur bénédiction aux descendants vivants. On apporte de nouveaux linceuls en soie aux défunts pendant la période d'hiver pour qu'ils ne prennent pas froid, a-t-on indiqué. A l'origine, l'exhumation a été pratiquée pour les cas des personnes décédées loin de sa région d'origine et une fête a été organisée pour rapatrier les dépouilles dans le caveau familial afin que cette personne repose auprès des siens. L'événement se fête avec la famille, les amis et les habitants du village qui connaissaient les personnes àexhumer où des danses, des repas à base de riz et de viande grasse, animés par de musiciens folkloriques sont au programme. Ces célébrations sont toutes pratiquées pendant la saison d' hiver dont les moments propices sont établis par le « mpanandro ». Mais pour la circoncision, les scientifiques avancent que le fait de les célébrer pendant cette saison n'est que pour des raisons sanitaires. En hiver, les plaies engendrées par l'opération pendant la circoncision se cicatrisent facilement et le climat frais empêche l'inflammation du pénis du garçon qui est fréquente dans les pays à climat chaud. (Ecrit par Nisa RAMBEL)
